ALESSANDRO FILIPPINI
Le souci de conservation et de conscientisation du temps qui passe se fait néanmoins remarquer dans « Scorie della vita » débuté en 1971, vasque dans laquelle l’artiste collecte - telles des reliques - ses ongles depuis lors. Minuscules traces de notre passage et existence sur terre, l’ongle est aussi une réduction à l’identité primaire et unique de l’artiste, son adn. Chaque ongle coupé est l’indice et l’index de l’individu à un moment donné. L’instinct de collection de sa propre existence avec ce caractère sale de l’ongle rebus de notre corps est l’exception qui confirme la règle de pureté dans le travail d’Alessandro.
« La méditations au fil des jours » est une pièce également en ‘work in progress’ qui transparaît la succession des jours. Débutée en 1995, Filippini place chaque jour un objet dans une boite qui est scellée après un mois. Il y en a 254 à ce jours. L’objet est soigneusement réalisé ou glané. Telle une méditation de pleine conscience, l’artiste fait un arrêt dans le temps pour modeler/regarder l’objet qui n’aura pas d’utilité en dehors de la satisfaction et la conscientisation pour l’artiste du moment présent. Le sentiment de contrôle et d’habitation de l’instant permet une sérénité et une plénitude intrinsèque.